La réalité de la pauvreté énergétique en Afrique souligne la nécessité d’investir dans les énergies renouvelables sur le continent. Alors que 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’énergie, ce sont les femmes et les jeunes qui sont les plus touchés. Les femmes sont principalement responsables de la gestion des besoins énergétiques de leur foyer, une tâche qui peut prendre du temps et même être dangereuse. Plus de 60 % de la population du continent a moins de 25 ans et nombre de ces jeunes sont des défenseurs des pratiques durables et des technologies énergétiques innovantes.
Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, parvenir à l’égalité des sexes dans le secteur des énergies renouvelables pourrait ouvrir la voie à des opportunités économiques pouvant atteindre 1,3 billion de dollars à l’échelle mondiale.
En Afrique, où le secteur des énergies renouvelables est en plein essor, l’intégration des questions de jeunesse et de genre dans les politiques et pratiques énergétiques peut catalyser la croissance économique et la durabilité environnementale. Cela nécessite un débat approfondi sur les systèmes d’énergie renouvelable qui tiennent compte des questions de genre et qui sont centrés sur les jeunes.
L’intégration de ces perspectives n’est pas seulement une question d’équité, elle est essentielle pour créer des solutions résilientes et efficaces qui répondent aux divers besoins des Africains. Cela permettra à terme aux femmes et aux jeunes de façonner un avenir énergétique durable pour le continent.

L’Afrique est pourtant confrontée à un ensemble unique de défis et d’opportunités dans sa transition énergétique. Cette étape est déterminée par plusieurs facteurs : la nécessité de fournir de l’électricité à des millions de personnes, d’atténuer le changement climatique et d’aligner les systèmes énergétiques sur les objectifs mondiaux de développement durable.Les discussions internationales récentes sur l’action climatique et le développement durable ont mis en évidence la nécessité de mettre en place des stratégies énergétiques inclusives. Celles-ci doivent non seulement remédier au déficit énergétique actuel, mais aussi donner plus d’autonomie aux groupes marginalisés. Les jeunes apportent des idées innovantes, des compétences technologiques et une perspective nouvelle qui peuvent favoriser la transition énergétique. Leur implication est essentielle pour développer des systèmes d’énergie renouvelable qui trouvent un écho auprès des communautés locales.
Les programmes qui encouragent l’entreprenariat des jeunes dans le secteur des énergies renouvelables se sont révélés prometteurs. L’initiative Solar Sister en Afrique de l’Est et de l’Ouest, par exemple, autonomise les jeunes femmes en leur fournissant une formation et un soutien commercial pour vendre des produits d’énergie solaire dans leurs communautés. Cela améliore non seulement l’accès à l’énergie, mais crée également des emplois et autonomise les femmes sur le plan économique.
Les femmes passent des heures à ramasser du bois de chauffage et d’autres combustibles pour cuisiner et chauffer leur maison. L’utilisation de ces combustibles polluants les expose à des complications de santé liées à la pollution de l’air intérieur. Des systèmes d’énergie renouvelable tenant compte des questions de genre sont essentiels pour garantir que les solutions répondent aux divers besoins de tous les membres de la communauté, en particulier les plus vulnérables.
Les objectifs de développement durable 5 et 7 de l’ONU mettent l’accent sur l’égalité des sexes et sur une énergie propre et abordable. La lutte contre les disparités entre les sexes dans le secteur de l’énergie est une nécessité pratique pour parvenir au développement durable. Des études de cas prometteuses existent en Afrique. Au Rwanda, par exemple, les femmes représentent une part importante de la main-d’œuvre dans le secteur des énergies renouvelables, en particulier dans l’industrie solaire. Cela a amélioré l’accès à l’énergie et l’égalité des sexes.Il reste encore beaucoup à faire pour poser les bases d’une transformation profonde et à long terme du secteur énergétique africain. Les décideurs politiques doivent mettre l’accent sur des stratégies inclusives. En premier lieu, ils doivent concevoir et mettre en œuvre des politiques axées sur le genre et les jeunes, qui doivent s’attaquer aux obstacles à l’accès aux ressources énergétiques et promouvoir leur participation au secteur.Les décideurs politiques doivent également promouvoir l’éducation et la formation en investissant dans des programmes qui permettent aux jeunes, en particulier aux femmes, d’acquérir les compétences nécessaires pour occuper des emplois dans le secteur des énergies renouvelables. Ces programmes peuvent prendre la forme de formations techniques, de formation à la gestion d’entreprise et d’entrepreneuriat.
Les programmes qui facilitent le dialogue entre les développeurs énergétiques et les particuliers garantissent que les solutions sont adaptées aux besoins et aux priorités locales.Le renforcement des partenariats et de la collaboration entre les gouvernements, les ONG et le secteur privé facilite la mobilisation des ressources et de l’expertise.
Alors que le continent est confronté à des problèmes énergétiques, l’inclusion de voix diverses dans la planification et la mise en œuvre est essentielle pour un développement durable. Comme l’a dit un jour Jesse Jackson, militant américain des droits civiques, l’inclusion n’est pas une question de politiquement correct, c’est la clé de la croissance
Avec Mail and Guardian.
Karabo Mokgonyana