* Face à cette situation, un collectif regroupant 514 travailleurs a réagi avec fermeté en publiant un communiqué accablant la direction.« Nous dénonçons avec la dernière énergie la tentative illégale de licenciement collectif de centains travailleurs de l’AIBD SA, la manipulation des instances syndicales pour justifier ces décisions arbitraires, ainsi que la gestion opaque et le double discours de la Direction Générale. De plus, nous constatons des violations répétées du Code du Travail et l’absence de validation des décisions par l’Inspection du Travail », martèlent ils. Selon eux, ces pratiques mettent en péril la stabilité sociale de l’entreprise et bafouent les droits fondamentaux des travailleurs.
Des accusations graves contre la direction
Le collectif accuse la direction de justifier ces licenciements par des arguments fallacieux, résultant d’une gestion opaque. « Le Conseil d’Administration (CA) a désavoué le Directeur Général en rejetant son organigramme et ses derniers recrutements. Tous les chiffres avancés sur le personnel sont faux. L’AIBD SA ne paie actuellement que moins de 875 salariés. De plus, les nouveaux recrutements n’ont pas été validés par l’Inspection du Travail », dénonce le collectif. Les travailleurs pointent également du doigt les avantages jugés excessifs accordés à la direction, en dépit des difficultés financières invoquées. « Le Directeur Général lui-même bénéficie d’avantages indus alors qu’il prétend vouloir réduire la masse salariale. Il recrute de nouveaux cadres tout en invoquant une crise financière. Il dispose d’un « car plan » alors que plusieurs véhicules de fonction sont déjà mis à sa disposition aux frais de l’entreprise », fustigent-ils.
Le collectif rappelle aussi que l’État du Sénégal doit 70 milliards de FCFA à l’AIBD SA, ce qui, selon eux, rend irrecevable l’argument d’une crise économique justifiant les licenciements.
Vers une paralysie de l’AIBD et une action judiciaire
Les travailleurs considèrent que la direction veut leur faire porter le poids de sa propre mauvaise gestion et réfutent toute légitimité au projet de licenciement collectif, qu’ils jugent illégal. « L’article L.61 impose une consultation des délégués du personnel avant tout licenciement. Or, aucun dialogue transparent n’a eu lieu avec des délégués légitimement élus », alertent-ils.
Face à cette situation, le collectif exige : L’annulation immédiate du projet de licenciement collectif,
Le renouvellement des délégués syndicaux avant toute négociation avec la direction,
Un audit externe sur la gestion des recrutements et des avantages accordés aux cadres dirigeants,
L’intervention de l’Inspection du Travail et des autorités compétentes pour faire respecter la loi et empêcher ces licenciements abusifs.
Ils préviennent que si leurs revendications ne sont pas entendues, ils organiseront une grève générale, des manifestations pacifiques et engageront des actions judiciaires contre la direction de l’AIBD SA.
L’avenir s’annonce donc incertain pour l’aéroport, qui pourrait connaître des perturbations majeures si le dialogue social n’est pas rapidement rétabli.
Avec Carrefour Media