Chers compatriotes,
Le Sénégal est aujourd’hui à la croisée des chemins, pris entre un passé de promesses et un futur incertain, façonné par les ambitions d’un régime qui semble avoir perdu tout sens de la mesure. Entre les slogans creux et les décisions imprévoyantes, il est temps de se poser une question cruciale : allons-nous continuer à regarder notre avenir s’effondrer ou allons-nous agir pour bâtir un Sénégal juste, équitable et ambitieux ? Comme le disait Franz Fanon, « Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir. » Alors, où se situe la nôtre ?
Un régime sur le pied de guerre
Depuis leur accession au pouvoir, les militants de Pastef – ou devrions-nous dire les Pastalibés – ont transformé les réseaux sociaux en champs de bataille. Leur arme ? L’insulte, la calomnie et la diffamation, toujours avec la bénédiction de leur gourou, Ousmane Sonko. Dans leur vision dystopique de la démocratie, toute voix dissidente doit être réduite au silence par un ouragan de bruit et d’attaques personnelles. « Le mensonge peut voyager à mi-chemin autour du monde pendant que la vérité met ses chaussures, » disait Voltaire. Mais, ne vous inquiétez pas, la vérité finit toujours par apparaître… souvent dans un costume bien plus élégant.
Des convictions de despote clairement affichées
Le dernier discours de Sonko n’a laissé aucune ambiguïté sur son projet : il ne rêve pas d’un Sénégal uni et prospère, mais d’un État sous contrôle, où les libertés individuelles seraient sacrifiées sur l’autel d’une stabilité illusoire. Ce n’est pas la première fois qu’il dévoile ses convictions de despote : lors de sa déclaration de politique générale en décembre 2024, il avait déjà cité en exemple le dictateur historique de Singapour, glorifiant un modèle autoritaire comme solution aux défis du Sénégal. Citer deux fois, en public, des figures et des régimes autoritaires comme sources d’inspiration devrait suffire à alerter les arbitres de la démocratie sénégalaise, que sont les membres du Conseil constitutionnel. Mais ces derniers, qu’il avait pourtant traités de corrompus sans aucune réaction de leur part, semblent étrangement silencieux face à ces dérives inquiétantes. Ce silence assourdissant ne fait qu’accentuer la responsabilité de tous les citoyens engagés, ceux qui croient encore en un Sénégal démocratique et développé, de se mobiliser pour défendre les valeurs fondamentales de notre République.
Un projet sans substance : le bricolage au pouvoir
Et ce fameux « projet » alors, Sénégal Vision 2050 ? Présenté en grande pompe en octobre dernier sous forme d’un diaporama de 20 pages PowerPoint, il était censé incarner la nouvelle vision du Sénégal sous Pastef. Mais en réalité, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une création achetée chez l’un des artisans du Plan Sénégal Émergent. Un projet de seconde main, sans aucun document officiel détaillé pour soutenir les ambitions affichées. Pas un seul programme ou plan d’action sérieux n’a été partagé depuis*, contrairement au rapport de la Cour des Comptes, distribué comme des petits pains pour occuper l’opinion publique. Au final, qu’en reste-t-il pour les Sénégalais ? Juste un os à ronger, rien de plus. Pas de vision claire, pas de stratégie lisible, simplement des manœuvres pour masquer un vide abyssal derrière des illusions de grandeur. Une telle légèreté dans la gestion des affaires publiques devrait inquiéter chaque citoyen engagé pour le futur de notre nation.
La guerre permanente et l’absence d’espoir
Depuis leur arrivée au pouvoir, les Pastalibés semblent avoir adopté une posture permanente de guerre (appris du Gatsa-gatsa de leur gourou Sonko). Toujours sur le pied de bataille, ils s’acharnent à harceler, insulter et diffamer, comme si leur survie politique en dépendait. Pendant ce temps, l’opposition, plus calme et presque sereine, semble observer ce spectacle avec un sourire en coin, savourant peut-être l’ironie de la situation. Mais ce qui est encore plus troublant, c’est cette incapacité flagrante à insuffler la moindre étincelle d’espoir. Même un simple discours pour raviver la flamme des Sénégalais semble hors de leur portée. Au lieu de cela, ils poussent les citoyens à des cauchemars éveillés, où l’avenir du pays ressemble davantage à un labyrinthe sans issue qu’à une route vers la prospérité. Et pourtant, certains parmi eux ne manquent pas de profiter des privilèges du pouvoir : ils gagnent en embonpoint, marient de nouvelles femmes – ce qui, bien sûr, est permis par la religion musulmane – mais aucun bonheur ne transpire de leurs visages. Cette absence de joie, même dans l’opulence, est peut-être le reflet le plus effrayant de leur projet : un régime incapable de générer autre chose que la peur et l’incertitude, même pour ses propres partisans.
Les dérives autoritaires : une « voyoucratie » en marche
Les exemples de dérives autoritaires ne manquent pas. Prenons le cas de Lat DIOP, emprisonné après la dénonciation d’une personne que la justice a laissé filer. L’actuel Premier ministre l’avait même menacé de prison lors des législatives de 2022. D’autres figures publiques, comme Samuel SARR, Tahirou SARR (accusé par le Premier ministre dans l’affaire des 94 milliards) et Khadim BA de Locafrique, sont retenues en prison sous des accusations douteuses. L’ancien ministre et beau-frère de l’ex-président Macky SALL, M. FAYE, a été interdit de voyager par la police des frontières sans aucune notification officielle. À ce jour, il n’est ni jugé ni sous le coup d’une enquête. De nombreuses personnalités proches de l’ancien régime ont été victimes de cette « voyoucratie, » orchestrée par Sonko, l’autorité supérieure. Un autre exemple frappant est celui de Dr Cheikh Dieng, ancien Directeur Général de l’ONAS, poursuivi par la société Vicas pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Jugé par défaut sans avoir été informé ni convoqué, il n’a pas eu l’opportunité de se défendre. Cette affaire soulève des questions sur les pratiques opaques dans l’attribution de marchés publics et sur l’utilisation des 680 milliards de francs CFA investis dans le Plan décennal de lutte contre les inondations. Comment expliquer que, malgré ces ressources colossales, les inondations persistent à Dakar, Touba, Saint-Louis et ailleurs ? Ces fonds n’auraient-ils pas surtout servi à enrichir des lobbies de l’assainissement, au détriment des populations ? Les invectives à l’encontre de députés de l’opposition, comme Thierno Alassane SALL et Abdou Karim SALL, ou encore les menaces explicites envers Mouhamadou NGOM, baron de l’APR, montrent une volonté claire de museler toute opposition. L’épisode du kidnapping de Bougane GUEYE, empêché de venir en aide aux sinistrés de Bakel, illustre également cette dérive inquiétante. Ajoutons à cela les scandales financiers impliquant des proches du régime, comme Jean Michel SENE et Abass FALL, accusés dans l’affaire ASER, ou encore le ministre de l’hydraulique, Cheikh Tidiane DIEYE, soupçonné de pressions et de corruptions dans des marchés publics, après les accusations preuves à l’appui de l’ancien directeur de l’ONAS Dr Cheikh DIENG. Pendant ce temps, les insulteurs du régime jouissent d’une impunité totale, tandis que ceux de l’opposition sont traqués et emprisonnés.
Un leadership absent et un silence inquiétant
Un leadership fort exige bien plus que des discours pompeux ; il demande du courage, de la vision et une capacité à fédérer. Et pourtant, que voyons-nous ? *La nomination de M. Massamba Dieng, conseiller à la Cour des Comptes, au poste de Directeur Général du Budget*, quelques semaines après la publication d’un audit controversé. Ce genre de promotion ressemble bien plus à une récompense politique qu’à une reconnaissance méritocratique. Et pendant ce temps, un cambriolage rocambolesque au Trésor public sème le doute et l’embarras. À ce rythme, ne serait-il pas temps d’organiser des décorations officielles pour nos cambrioleurs ? Pour « services rendus, » bien sûr.
Encore un appel à l’espoir et à l’action
Mais revenons à l’essentiel : où est passé le leadership ? Un vrai leader inspire, guide et agit pour le bien commun. Nelson Mandela disait : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une manière qui respecte et renforce la liberté des autres. » Si nous continuons d’accepter ce chaos, quel message envoyons-nous sur la valeur que nous accordons à notre propre nation ? Et pourtant, au milieu du chaos et des incertitudes, une vérité indéniable persiste : l’espoir demeure. Pas un espoir illusoire forgé par des slogans creux, mais celui qui naît d’un rêve collectif, d’un Sénégal debout, fort et uni. Un Sénégal résilient, où la volonté d’union nationale et l’engagement sincère de chaque citoyen, du plus modeste travailleur au plus haut fonctionnaire, deviennent les fondations d’un avenir radieux. Chaque aube éclaire un chemin nouveau, car, comme le dit si bien le proverbe : « chaque aube est porteuse d’espoir. » Il est temps de saisir cette lumière fragile, de la transformer en un flambeau, et de marcher ensemble, la tête haute, vers un horizon de dignité, de justice et de prospérité. Le moment est venu. L’avenir nous appelle. Jog Nguir Sénégal Jotna !
Dr Papa D. FAYE,
citoyen engagé
Courriel : papa.faye6369@gmail.com