1er MAI FETE DU TRAVAIL : Redonnons le sourire aux travailleurs (Par Thierno Bocoum)

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Redonnons le sourire aux travailleurs

En ce 1er mai, la réalité des travailleurs sénégalais est alarmante. Étouffés par des salaires dérisoires, une précarité de l’emploi persistante et des charges sociales écrasantes, ils ont perdu le sourire.

Même ceux qui ont un emploi stable doivent souvent subvenir aux besoins de plusieurs membres de leur famille, dans un contexte où les solidarités traditionnelles sont à bout de souffle.

Travailler ne garantit plus une vie digne.

Alors en ce jour censé leur rendre hommage, inutile d’agiter des promesses ou des mesures cosmétiques. Il est temps d’engager une vraie politique sociale, fondée sur le respect, la justice et la dignité. Une politique qui redonne espoir à ceux qui portent ce pays à bout de bras, chaque jour, en silence.

En attendant, que le régime actuel comprenne que ce n’est pas nécessaire d’attendre la finalisation de la « Nouvelle Politique nationale de l’Emploi », annoncée par le président lors du dernier Conseil des ministres, pour constater que les conditions actuelles ne favorisent pas l’émergence de l’emploi. Les licenciements abusifs de milliers de Sénégalais, l’asphyxie du secteur névralgique des BTP, la liquidation des entreprises de presse au lieu de leur accompagnement, la pression fiscale et le non-paiement de la dette intérieure due aux entreprises sont autant de facteurs qui entravent le développement économique et social du pays.

Le secteur du BTP par exemple, employant entre 500 000 et 600 000 personnes, est asphyxié par une dette intérieure de plus de 300 milliards de FCFA. Cette dette se reconstitue mettant en péril la trésorerie des entreprises, compromettant leur capacité à investir et à embaucher, et fragilisant l’écosystème économique qui en dépend.

Le processus d’apurement engagé reste largement insuffisant. Les montants débloqués sont dérisoires, et la dette évolue constamment, se renouvelant et nous ramenant au même point de blocage.

Dans ce contexte, il est impératif que le gouvernement mette en place des mécanismes durables favorisant la création d’emplois tout en garantissant la dignité des travailleurs.

L’emploi ne doit pas être instrumentalisé à des fins politiques. Lorsqu’il est attribué ou supprimé pour servir des intérêts partisans, cela alourdit un passif social et économique que nul peuple ne pourra indéfiniment supporter.

Thierno Bocoum
Président AGIR

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