TRIBUNE : La critique, levier indispensable pour une gouvernance éclairée au Sénégal (Par Dr Papa D. FAYE)

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Dans toute société démocratique digne de ce nom, la critique n’est pas un adversaire à abattre, mais un partenaire indispensable à la construction d’un avenir meilleur. Au Sénégal, alors que le parti Pastef s’est hissé au pouvoir avec l’espoir d’un renouveau, il est urgent de rappeler que l’exercice du pouvoir s’accompagne nécessairement des critiques – parfois virulentes, souvent constructives – qui doivent être accueillies non comme des menaces, mais comme des opportunités d’amélioration.

La critique : une nécessité, pas une faiblesse

Dans le monde scientifique, avant qu’un article ne soit publié, il est soumis à l’examen rigoureux de pairs du monde entier. Ces critiques pointues, parfois sévères, ne visent pas à démolir l’auteur, mais à renforcer la qualité de la recherche. Pourquoi alors, en politique, cette même logique ne serait-elle pas appliquée ? Le pouvoir, tout comme la science, doit faire preuve d’humilité et de résilience face à la critique. Refuser la critique, c’est s’exposer à l’autosatisfaction, à l’erreur et à la dérive autoritaire.

Le régime Pastef gagnerait à ouvrir son cœur et à prendre de la hauteur. Une communication moins arrogante, moins belliqueuse, et plus apaisée serait un premier pas vers une gouvernance plus inclusive. Le duo au sommet, Président et Premier Ministre, doit rester zen, maîtriser qui parle au nom du régime, et surtout, incarner la sérénité. L’exemple du Président Wade et de son Premier Ministre Idrissa Seck montre qu’un bon chef sait s’entourer d’un bras droit capable de canaliser les énergies des fidèles et des « combattants » pour éviter les débordements.

Critiquer pour mieux gouverner

La critique n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale. Elle permet de corriger les erreurs, d’anticiper les crises, de renforcer la cohésion sociale. Aujourd’hui, le Sénégal fait face à des défis majeurs, notamment la saison des pluies qui s’installe. Les inondations meurtrières de l’année dernière dans certains pays voisins doivent servir de leçon. Il est impératif d’anticiper, de mobiliser les ressources, de pacifier l’espace politique pour se concentrer sur l’essentiel : la sécurité des populations, la protection des récoltes, du bétail, la sauvegarde des vies.

Un appel à la sagesse et à la responsabilité

Comme le disait Voltaire, « Il faut cultiver notre jardin » – c’est-à-dire prendre soin de notre pays avec patience, humilité et travail. La critique, loin d’être un poison, est un engrais pour ce jardin. Elle nourrit la démocratie, enrichit le débat public, et pousse à l’excellence.

Le régime Pastef, en particulier, doit entendre cet appel. La libération des otages politiques, la pacification de l’espace politique, et la priorité donnée aux urgences nationales sont des signes tangibles d’une volonté de changement profond. Mais cette volonté doit s’accompagner d’une ouverture d’esprit, d’un dialogue sincère avec tous les acteurs de la société.

Une pincée de dérision pour finir

On pourrait dire, avec un sourire, que refuser la critique en politique, c’est un peu comme un chef cuisinier qui jetterait les épices sous prétexte qu’elles piquent un peu : le plat risque fort d’être fade, voire indigeste. Le Sénégal mérite une recette riche, savoureuse, où chaque ingrédient – y compris la critique – trouve sa place pour sublimer le goût final.

Conclusion : vers un Sénégal rayonnant

En ce début d’hivernage, nous prions pour que cette saison soit une bénédiction pour notre pays. Que le Sénégal brille au firmament de la sous-région, non comme une lumière éphémère perdue dans le quatrième sous-sol, mais comme un phare de démocratie, de paix et de développement.

Nous lançons un appel solennel au dialogue, à la réconciliation, au pardon et au travail collectif. Ensemble, dépassons les querelles stériles et relevons les défis immenses qui nous attendent. Car, comme le disait Nelson Mandela, « Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre ». Le courage, c’est aussi celui d’écouter la critique, d’en faire un levier pour bâtir un Sénégal meilleur.

Bonne fête de la Tabaski et dewénaty insha’Allah !

Dr Papa D. FAYE, citoyen engagé
Courriel : papa.faye6369@gmail.com

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