RELIGION : Les héritiers de la lumière de Thierno Mouhammadou Siradji Diin; Thierno Aliou Thierno Yéro Baal Anne, l’illustre pédagogue du Dental

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J2 Daaka 2025- Les héritiers de la lumière de Thierno Mouhammadou Siradji Diin :
Thierno Aliou Thierno Yéro Baal Anne, l’illustre pédagogue du Dental

Ce bel homme avec ce beau sourire qui fait penser à un être paradisiaque, est Thierno Aliou Thierno Yéro Baal Anne.
Né en 1901 à Nguidjilone, il était le digne héritier de Thierno Yéro Baal Anne, maître spirituel et érudit éminent qui marqua profondément l’islam au Sénégal. Son père, reconnu parmi les plus grands savants de son temps, forma nombre de figures emblématiques du soufisme ouest-africain, dont l’illustre Thierno Mouhamadou Seydou Bâ. Cette noble filiation plaça dès l’enfance le jeune Thierno Aliou au cœur des cercles spirituels les plus influents de son époque.

Élevé dans un foyer baigné de savoir, où se croisaient les plus grands oulémas du Fouta, Thierno Aliou reçut une éducation islamique complète. Sous la vigilance de son père, maître des sciences religieuses et des connaissances ésotériques, il fut initié aux arcanes du savoir avec exigence et amour.

À la disparition de son illustre père, Thierno Aliou poursuivit sa quête de lumière à Thilogne, auprès de Thierno Hamet Baba Talla, éminent disciple de Thierno Yéro Baal Anne. Ce choix témoignait de sa volonté de rester fidèle à la voie paternelle. À Thilogne, il se distingua par son assiduité et la profondeur de sa compréhension des textes, ce qui lui valut d’être honoré du titre de muqaddam de la Tidjaniyya.

Son chemin croisa naturellement celui de Thierno Mouhamadou Siradji Diin. La relation qu’il développa avec Thierno Mouhamadou Seydou Bâ s’inscrivait dans la continuité des liens sacrés tissés par leurs aînés. Les anciens rapportent que leur première rencontre fut empreinte d’une émotion particulière : Thierno Mouhamadou Seydou Bâ vit en Thierno Aliou l’héritier spirituel de son propre maître, scellant ainsi une alliance d’âme et de cœur entre eux.

Thierno Aliou entretint des liens étroits et profonds avec Thierno Amadou Tidiane Bâ, khalife de Médina Gounass et fils de son maître bien-aimé. Leur relation, nourrie par un respect mutuel indéfectible, prolongeait l’alliance spirituelle initiée par leurs illustres prédécesseurs. Il était aussi un ami proche de Thierno Mansour Barro, autre pilier du Dental. Ils partageaient une même vision de la transmission initiatique. Tous deux, marqués par une humilité remarquable, avaient vu leurs pères enseigner Thierno Mouhamadou Seydou Bâ, avant de venir eux-mêmes, en disciples sincères, se placer sous son aile protectrice. Leur parcours témoignait d’un état d’esprit pur, animé du seul désir de plaire à Allah.

Thierno Aliou fit de Médina Gounass sa propre cité spirituelle, où il participait régulièrement aux retraites du Daaka. Sa présence y était particulièrement attendue : les foules se pressaient pour écouter ses enseignements empreints de sagesse et de piété. Son érudition et son élévation spirituelle en faisaient l’un des piliers incontestés du Daaka.

Héritier de la pédagogie lumineuse de son père, Thierno Aliou Thierno Yéro Baal Anne perpétua avec éclat la tradition d’enseignement reçue dès l’enfance. Formé à l’école de l’excellence, il fit rayonner à son tour l’héritage du Dental, alliant exigence, bienveillance et profondeur spirituelle. Fidèle à la méthode patiemment transmise par son père, il érigea Nguidjilone en l’un des foyers coraniques les plus respectés du pays. Sa demeure devint un havre de savoir, un carrefour spirituel où chaque talibé était accueilli avec la même ardeur, quelle que soit son origine. Sous sa direction, l’école coranique connut un essor remarquable, formant des générations entières d’érudits, d’imams et de maîtres spirituels. Thierno Aliou fut ce grand distributeur de lumière, enseignant le Coran, les sciences islamiques et les secrets de l’âme avec une rigueur toute empreinte de douceur, fidèle à l’esprit de transmission qui fit la grandeur du Dental.

Le 9 février 1995, en plein mois béni du Ramadan, Thierno Aliou rejoignit son Seigneur, laissant derrière lui une œuvre spirituelle féconde. Aujourd’hui encore, son mausolée à Nguidjilone, et la ziarra annuelle qui lui est consacrée, témoignent de l’empreinte profonde qu’il laissa. Sa vie incarne à merveille cette chaîne ininterrompue de transmission qui fait la grandeur du Dental.

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