Arrêtez de faire dire au Conseil constitutionnel ce qu’il n’a jamais dit.
Dans son considérant 31, le Conseil est clair : selon les règles du droit international, les faits de torture et d’assassinat sont imprescriptibles et inamnistibles.
Mais attention : quels sont les crimes pris en compte par ces règles internationales ?
Les crimes contre l’humanité,
Le génocide,
Les crimes de guerre,
Et les actes de torture.
Ces crimes ne peuvent ni être amnistiés, ni prescrits.
Maintenant, posons la vraie question : peut-on qualifier les morts des événements de mars 2021 à février 2024 de crimes de guerre, de génocide ou de crimes contre l’humanité ?
NON.
Au Sénégal, il ne s’agissait pas d’un conflit armé au sens du droit international. Il y avait des groupes violents, organisés, parfois armés, qui ont attaqué les forces de défense et de sécurité, lancé des cocktails Molotov, pris pour cible des brigades de gendarmerie (comme à Gossas), et parfois tiré à balles réelles.
Les forces de l’ordre, dans bien des cas, étaient en situation de maintien de l’ordre, voire en légitime défense.
Quant à ceux qui disent avoir été torturés : qu’ils prouvent leurs allégations.
Moi-même, en 2020, j’ai été victime de violences graves par la gendarmerie, mais jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais pu le prouver.
Alors si vraiment vous voulez que justice soit faite, ayez le courage de dire la vérité, et surtout, poussez le nouveau régime à abroger complètement la loi d’amnistie, et à soulever son inconstitutionnalité.
Et aux kulunas de Pastef : ne me remerciez pas.
Ardo Gningue