INEDIT : (Dossier exclusif) A la découverte de la mafia autour du sable : Où va le pactole collecté par les agents des mines?

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Les faits sont à tomber des nues !

C’est une véritable mafia qui se cache derrière l’exploitation des carrières de sables destinés à la construction de bâtiments.

Exploitation illegale de sable : des contrats expirés depuis des annees, des agents mafieux en deal avec les promoteurs prives

Depuis quelques temps, le pot aux roses des intermédiaires du sable, plus connus dans le secteur sous le vocable de  » promoteurs privés » initiés depuis 2009, s’est cassé en 1000 morceaux.

Au moment où le secteur des BTP subit un coup dur avec l’arrivée des « adeptes du jub jubbal jubanti » qui ont causé la fermeture de plusieurs chantiers impactant toute la chaîne de la construction, c’est au tour des promoteurs de carrière de prendre leur part. En fait, les camionneurs regroupés autour du syndicat dirigé par Mor Ndiaye ont tiré la sonnette d’alarme lorsque les promoteurs ont, en.plus de vouloir spéculer sur le prix du sable, voulu s’accaparer de toute la chaîne d’exploitation du sable en complicité avec des agents des mines préposés sur les carrières pour superviser les chargements et collecter les redevances dues à l’état. « Tout est parti d’une manipulation par inadvertance d’un agent qui a composé mon numéro au moment de passer un deal avec un promoteur. J’ai écouté toute le conversation. A la fin, je l’ai rappelé pour lui dire que j’ai entendu tout ce qu’il disait, et qui n’était pas conformes aux chartes et règlements de l’exploitation du sable. Et il m’avait répondu par « ma tay ». Et c’est là que nous avons alerté les autorités » a révélé Mor Ndiaye. Non sans poursuivre : « Lorsque les autorités sont intervenues, elles ont découvert qu’en plus de ne pas être dans la légalité d’augmenter le prix du sable, les promoteurs travaillaient avec des contrats dont les échéances étaient expirées depuis des années et ils ne les avaient pas renouvelés. Pour y voir plus clair et tout remettre à l’ordre, ils ont tous été sommés de cesser d’exploiter les carrières jusqu’à nouvel ordre ».

L’autre révélation de taille, c’est le procédé de supervision et de collecte des redevances. Selon toujours Mor Ndiaye qui s’interroge sur la destination finale des sommes recouvrées par un collecteur auprès des agents des mines, le mode d’enregistrement était très léger.  » Il suffisait d’un bout de papier volant et un stylo pour l’agent collecteur pour enregistrer les chargements effectués. Après encaissements des redevances, ils remettaient l’argent à l’agent de recouvrement. On se doute que les redevances arrivent véritablement dans les caisses du Trésor Public car le modus operandi, sans rigueur aucune, ne permet aucune transparence dans son processus » s’est indigné Mor Ndiaye.

Les carrières à Dakar et Kayar fermées, le prix du sable passe du simple au double

Selon les informations du président Mor Ndiaye, la situation des promoteurs a vu le jour avec la cessation de l’exploitation du sable marin dans le cadre de la lutte contre l’érosion côtière.  » Devant cette situation, et avec la construction du Plan Diakhay, le régime d’alors [ndlr le régime Wade] a initié le système des carrières privées. Et c’est avec ce système que les coûts ont connu les premières hausses car, en plus de payer les services des mines et les propriétaires de champs qui étaient exploités, il y a l’avènement des intermédiaires, c’est à dire ces promoteurs privés. Mais ces derniers n’ont finalement plus respecté les charte d’exploitation plus précisément les horaires de travail devant la supervision des agents des mines. En plus de travailler la nuit, en l’absence des agents des mines qui contrôlent l’exploitation, ils ont aussi commencé à œuvrer à être les seuls dans la chaîne d’exploitation en se procurant leurs propres machines de remplissage, leurs camions de distributions, entre autres activités réparties entre des acteurs et entrepreneurs de l’écosystème et qui permettaient à plusieurs personnes d’y gagner leur vie » est revenu le président Mor Ndiaye. Avant de nous exposer l’impact que cela a eu sur le coût du sable qui est désormais collecté à Tivaouane et à Fatick.

 » Cette situation de fermeture des carrières privées à Dakar où on pouvait faire plusieurs rotations et vendre le camion de 20m3 entre 60 mille et 70 mille, on fait désormais un maximum de deux rotations à Tivaouane ou Fatick pour vendre le chargement au double du prix, c’est à dire 150 mille francs l’unité car le produit se fait rare et la distance est longue. Le prix du carburant et la baisse des rotations impactent gravement les coûts. Pire, il est désormais impossible de commercialiser des chargements de 2, 4, et 8m3 car il est difficile d’effectuer les transvasements. La preuve, allez voir devant Yeungoulene, où sont parqués les camions de petits calibres, ils sont restés immobiles depuis plusieurs mois, et les gens qui y travaillent restent sans revenus. Pire, les rares sénégalais qui construisent devront doubler leur budget pour poursuivre leurs chantiers » a t-il lâché.

Retour vers les carrières publiques, la seule panacée

Malgré tous les problèmes suscités par cette situation, les camioneurs estiment que des solutions ne manquent pas.

Selon eux, il faut retourner à l’orthodoxie pour régler définitivement le problème.  » Dans leur mafia, les promoteurs, en plus d’être en mèche avec les agents des mines, ne respectent plus les horaires de travail. Ils effectuent des chargements tard le soir, entre 1h et 5 h de la nuit. Ces chargements échappent au contrôle des agents. Mais ils sont au courant, ils empochent leur part et se taisent. C’est Nous qui avons informé les autorités préfectorales. C’est par la suite que des vérifications ont été faites et toutes les exploitations ont été fermées, en plus des contrats expirés depuis des lustres » a diagnostiqué le président Mor Ndiaye.

Et de poursuivre pour suggérer la suppression des carrières privées.  » C’est parce que le produit se fait rare que le prix a connu une hausse. Si on veut vraiment régler le problème, on doit cesser le phénomène des intermédiaires, c’est à dire les promoteurs privés et retourner vers les carrières publiques. Cela permettra à l’état de gagner plus et lui permettra aussi de soulager les populations car les prix pourront connaître une baisse. C’est le message que j’envoie à Ngagne Demba Touré de Somisen et du Ministre Birame Souleye Diop » a-t-il proposé.

Par Elhadji Cheikh Anta Seck

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