Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la CEA, a prononcé un discours de rupture ce mercredi 9 avril 2025, à Kampala à l’ouverture de la onzième session du Forum régional africain pour le développement durable (ARFSD11) sous la présidence du Président Yoweri Kaguta Museveni de l’Ouganda
Cette session a pour thème « Stimuler la création d’emplois et la croissance économique grâce à des solutions durables, inclusives, fondées sur la science et les preuves pour l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063 de l’UA«
Le secrétaire exécutif a entamé son.propos par un diagnostic et un constat alarmant.
« À l’heure où nous parlons, les vulnérabilités structurelles, notamment les effets persistants de la COVID-19, les chocs climatiques, les conflits et les tensions géopolitiques, ainsi que le fardeau croissant de la dette, continuent d’étouffer les progrès de l’Afrique. Par exemple, le continent est aux prises avec un lourd fardeau de dette s’élevant à 64,3 % du PIB, ce qui limite considérablement la marge de manœuvre budgétaire pour les investissements essentiels dans l’éducation, la santé, les infrastructures et d’autres secteurs essentiels. En outre, notre croissance moyenne du PIB, depuis 2019, oscille autour de 3 %, ce qui est bien en deçà des 7 % nécessaires pour atteindre l’ODD 8 sur le travail et la croissance économique » a diagnostiqué Claver Gatete.
Avant de poursuivre pour pointer le faible impact de l’aide et du financement extérieur sur les économies africaines.
« À la lumière des évolutions mondiales actuelles, il est clair que l’aide ne peut plus être considérée comme une solution fiable ou durable, et les modèles de financement traditionnels sont de plus en plus inadaptés aux aspirations de développement de l’Afrique » a défenduM. Gatete.
Et de proposer, comme une solution endogène qui consistera pour l’Afrique de compter sur elle même et ses ressources intérieures.
« En ce moment critique pour l’Afrique, nous n’avons d’autre choix que de regarder vers l’intérieur et de prendre des mesures audacieuses et transformatrices ancrées dans les preuves, l’innovation et l’inclusivité, notamment en investissant dans les capacités de nos populations et de nos institutions, pour renverser la situation » a suggéré le Secrétaire Exécutif de la commission économique des nations unies pour l’Afrique, Cette solution est similaire à celle préconisée par le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko. Néanmoins, il faudra noter que sa mise en œuvre reste encore quasi impossible du fait de la faiblesse des économies et de l’acuité de la pauvreté au point de déceler des champions africains à même supporter ces financements endogènes. D’où une forte nécessité d’accompagnement de garantie des investisseurs ou bailleurs locaux par les États et les gouvernants.
A noter que le Président du Conseil national de la Jeunesse du Sénégal prend part à cette session