À la suite de la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’un enregistrement évoquant une prétendue rencontre entre des agents du Federal Bureau of Investigation (FBI) et M. Ousmane Sonko, ancien opposant politique et actuel Premier ministre du Sénégal, plusieurs journalistes m’ont contacté afin de vérifier la véracité de ces allégations.
Je tiens à apporter un démenti formel : Ousmane Sonko n’a jamais été reçu par des agents du FBI. Il convient de rappeler que les compétences du FBI se limitent strictement au territoire des États-Unis d’Amérique. Cette agence fédérale est chargée de l’application des lois fédérales, du contre-espionnage, de la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, la cybercriminalité et certaines formes de corruption, exclusivement dans le cadre de la juridiction américaine ou dans des opérations encadrées par la coopération internationale. Toute affirmation contraire traduit une méconnaissance manifeste de ses attributions.
La délégation qui a effectivement rencontré M. Sonko n’était en aucun cas liée au FBI. Il s’agissait d’une mission officielle comprenant notamment un procureur américain, présente à Dakar pour deux raisons précises :
Premièrement, rencontrer un ressortissant gambien, du nom de Ben Jammeh , réfugié au Sénégal depuis la période du régime de Yahya Jammeh. Cet individu, ancien responsable du département de lutte contre le trafic de drogue en Gambie,( Drug Law Enforcement Agency (DLEAG) faisait l’objet d’un intérêt des autorités fédérales américaines en raison de liens présumés avec le général bissau-guinéen Bubo Na Tchuto – actuellement incarcéré à New York – ainsi qu’avec l’ancien président gambien.
Deuxièmement, cette mission suivait la trace d’un compte bancaire suspecté d’être en lien avec des activités du Hezbollah, impliquant trois ressortissants libanais. L’un serait un proche de Yahya Jammeh, un autre exercerait des activités commerciales à Dakar, et le troisième serait basé à Abidjan.
Il est exact qu’une rencontre a eu lieu à Dakar, mais elle ne concernait nullement le FBI. Les échanges ont principalement porté sur des questions liées à l’implication de la société Kosmos Energy dans l’exploitation pétrolière au Sénégal