AGRICULTURE : Quand les changements climatiques risquent de tout bouleverser selon la Banque Mondiale

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L’indice des prix agricoles établi par la Banque mondiale a pris de la vigueur au second semestre 2024, sous l’effet du renchérissement record des prix des boissons (café, cacao, thé). Cette hausse a toutefois été partiellement compensée par la baisse des prix des denrées alimentaires. Les prix agricoles devraient diminuer de 4 % en 2025 avant de se stabiliser en 2026. Ces perspectives sont toutefois exposées à des risques importants : phénomènes météorologiques extrêmes, fluctuations du coût des intrants, restrictions commerciales et menaces de plus long terme, comme le changement climatique et l’évolution des obligations en matière de biocarburants.

Les vagues de chaleur affectent les rendements agricoles.

D’après les prévisions de l’Agence spatiale européenne, il est probable que l’année en cours soit la plus chaude de l’histoire, avec des températures moyennes mondiales supérieures de plus de 1,5 °C aux niveaux préindustriels. Les épisodes de canicule ont eu un impact généralisé sur les rendements des cultures, avec des effets notables sur le maïs, le riz, le soja et le blé en Chine ; sur les graines de colza et de tournesol dans l’Union européenne et la région de la mer Noire ; sur la canne à sucre au Brésil ; et sur l’huile de palme en Indonésie. Avec l’augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la durée des vagues de chaleur, ces phénomènes sont susceptibles d’entraîner des pressions inflationnistes sur les prix des produits agricoles et de créer des difficultés majeures pour la sécurité alimentaire mondiale.

Le changement climatique représente une menace croissante pour les produits tropicaux.

En plus des vagues de chaleur, les dérèglements du climat favorisent la survenue de plus en plus fréquente de phénomènes météorologiques extrêmes tels que inondations, ouragans et feux de forêt, qui frappent plus durement des produits tropicaux comme le café et le cacao. Ces cultures présentent en effet des vulnérabilités particulières :des cycles d’investissement longs : les cultures arboricoles ont besoin de plusieurs années avant de commencer à produire des fruits, ce qui limite la flexibilité ;une concentration géographique : ces plantes sont souvent cultivées dans des régions spécifiques, ce qui les rend plus vulnérables à des perturbations climatiques localisées ;des possibilités de substitution limitées : contrairement aux cultures annuelles, les cultures arboricoles ne se prêtent pas facilement à des changements de variétés ou des alternatives d’une année à l’autre.L’indice des prix des boissons établi par la Banque mondiale, qui comprend le café, le cacao et le thé, a bondi de 70 % en novembre 2024 (en glissement annuel), tandis que l’indice des prix alimentaires a cédé 6 % au cours de la même période. Les produits de base tropicaux restent particulièrement exposés aux aléas climatiques, ce qui souligne la nécessité de renforcer leur résilience par des politiques et des stratégies d’investissement appropriées.

Avec la Banque mondiale

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